2022/01/28

ORPEA 

Le 5 Février 2022

Tout d'abord, sachez Lecteur, que je n'ai pas de sympathie particulière pour le management d' Orpea. Mais je pense qu'il a lui aussi droit à la présomption d'innocence. Si j'écris ces quelques lignes, le 5 Février, c'est parce que je suis excédé d'entendre et de lire toujours les mêmes commentaires anti-libéraux de personnes mal informées, dont l'argument est le suivant : c'est pour engraisser les actionnaires que les managers d' Orpea auraient rogné sur les dépenses de soins et dépenses alimentaires...

Il y a sans doute, chez Orpea comme dans toutes les organisations (entreprises privées, entreprises publiques, collectivités locales) des personnes dont la moralité est en deçà de ce que l'on est endroit d'attendre. 
Et un commentateur  de demander la démission du responsable  de l' ARS locale, et un autre  de réclamer la nationalisation des EPHAD privées. Bref, les media et les commentateurs se déchaînent contre l'économie libérale et contre les affreux actionnaires qui spéculent contre la santé et le bien-être des résidents en EPHAD. 

 Le cours d' Orpea s'est encore effondré hier, 4 Février à l'annonce de l'émission à venir " Cash - Investigation" de la célébrissime Elize Lucet, dont on ne peut dire qu'elle soit très partisane de l'économie libérale.

Alors, chère  Elize, j'espère que vous lirez ces lignes avant votre émission. 

Quelle a été la rentabilité, moyenne,  annualisée bien sur, avant impôts, de l'action ORPEA pour la période Fev 2017 - 20Janvier 2022 ?
Réponse : 2.10% . Oui, 2.10% avant impôt, dividendes inclus. 

Ne connaissant pas le dossier, je ne puis porter de jugement sur la moralité des gestionnaires. Mais je puis en porter un sur leur efficacité financière pour l'actionnaire qui les a payés sur ces 5 annnées : efficacité très très médiocre. Compte tenu de la stabilité de leurs ventes, avoir une rentabilité aussi mauvaise mériterait qu'ils soient limogés.

J'ai encore entendu dire que les "gras dividendes" étaient payés par les malheureux résidents. S'il est certains que les dividendes arrivent en bout de chaîne depuis le chiffre d'affaires, il est quand même permis de comparer les dividendes au chiffre d'affaires. Sur les deux années 2019-2020, les dividendes ont représenté 1.02% du chiffre d'affaires. Puisqu'ils ont été payés après impots, leur montant avant impôt représente 1.41% du chiffre d'affaires. Les résidents peuvent donc considérer que 1.41% de leurs dépenses chez Orpea correspondent à la (juste) rémunération des actionnaires.

Autre reproche que Cécile Duflot ne manquera pas de faire à Orpea : ces gras dividendes ont été versés aux dépens du personnel ! Si la calculette d' Oxfam marche bien, C. Duflot pourra constater que les dividendes 2019 représentent 3.9% des frais de personnel

Où alors réside la dimension financière du  scandale ? Sans doute dans des investissements surpayés, donc non rentables, qui ont permis aux dirigeants de faire croître la structure Orpea:  une croissance en nombre d'établissements, en nombre de résidents, en effectifs salariés. Une croissance qui aura permis de satisfaire les "egos" de certains, faute de bénéficier aux actionnaires.

  Sur les cinq années passées, l'indice CAC40  a progressé, de 5123 à 6951, avec une rentabilité moyenne annualisée de 6.28%, à laquelle il conviendrait de rajouter 2.5% de dividendes. La performance d' Orpea, à la lueur de celle du CAC est encore plus terne. 

Les quelques ratios que je viens de citer vous persuaderont, Lecteur, qu'il n'y pas de lien entre les mauvais traitements des résidents et le système économique.








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